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Cinéma cinéma… tchi tcha #01

J’ai un peu déserté les salles obscures depuis quelques mois mais je continue à regarder des films… J’ai eu un camarade colocataire pendant quelques mois, trainant la patte pour regarder des films en VOST et comme mater une VF d’un film étranger m’est vraiment impossible, on a fait un peu ce qu’on a pu… Et puis je suis curieux des navets. Je mate beaucoup de daubes et j’assume.

19040365Underworld 3: Rise of the Lycans (2009) de Patrick Tatopoulos

J’avais trouvé le premier plutôt sympa : un scénario assez tordu, un vrai background, une guerre entre vampires et lycans et des personnages intrigants. C’était vraiment riche pour un film comme ça, plutôt intelligemment présenté et développé et malgré l’esthétique un peu facile et les FX un peu light, ça fonctionnait très bien. Le deuxième en revanche était 100% action bourrin, complètement dénué d’intérêt. Le 3 est sur la même lignée malgré le changement de réalisateur (Patrick Tatopoulos, créateur des Lycans des 2 premiers volets remplace Len Wiseman) et d’actrice (Rhona Mitra – Lara Croft, Witchblade, Nip/Tuck – remplaçant Kate Beckinsale pour ce volet présentant les origines de la guerre vampires/lycans). Aucun intérêt, l’histoire développée ici ayant déjà été expliquée (images à l’appui) dans le 2ème volet. Les Lycans sont toujours aussi moches, Lucian toujours aussi peu charismatique… Un gâchis pour une licence prometteuse.

19072474_w434_h_q80Black (2009) de Pierre Lafargue

Le piratage est cruel. Charles M’Bouss alias MC Jean Gab’1 n’a même pas le temps de faire ses grands débuts dans un premier rôle au cinéma (après des petits rôles dans les « Banlieue 13 » et « Seul Two« ) le 1er juillet prochain que son film tourne déjà sur internet. Comme j’ai une grosse sympathie pour le personnage public de Gab’1, sa gouaille, sa grande gueule et ici, son expérience des braquages mis au service d’un scénario qui semble lui avoir été fait sur mesure (un braco qui tourne mal, une arnaque au bled pour prendre le vert), ça rend curieux.
Verdict : un téléfilm du dimanche après midi sur M6. Vraiment très très très mauvais vu qu’à aucun moment on ne sait où se situer : ça commence avec un braco hyper violent et ça se transforme en comédie mystique avec François Levantal qui se transforme en serpent et une très jolie Carole Karemera qui joue aussi bien que si elle donnait la réplique à Vanessa Demouy dans « Coeur Caraïbes« . Gab’1 a de bons moments mais le montage est tellement catastrophique (on a l’impression qu’ils ont fait du collage en ne gardant que les moments où ça joue moins mal) et les dialogues tellement pauvres (quand il y en a, chose rare) qu’on se demande pourquoi on continue à regarder. Bouh le vilain nanard. Mais au moins la BO est réussie.

01899894-photo-affiche-la-journee-de-la-jupeLa journée de la jupe (2009) de Jean-Paul Lilienfeld

Le grand retour d’Isabelle Adjani, loin de l’outrance des costumes de la Reine Margot, elle campe une prof de français dans un lycée difficile ou les problèmes d’éducation côtoient les chocs culturels et la délinquance. Tout bascule le jour où elle trouve une arme dans le sac d’un élève et perd le contrôle.
Le sujet était hyper casse-gueule et se devait d’éviter de très nombreux écueils que le film de Lilienfeld arrive globalement à éviter. Alors oui, à trop vouloir traiter les problèmes récurrents de la vie scolaire en milieu difficile (les humiliations, les problèmes de culture, de religion, les tournantes, la pression subie par les profs), on tombe presque dans l’artificiel, surtout que la plupart des ados acteurs peinent à être crédibles (mais Sonia Amori, vue dans « La commune » la série de Canal, a de bons moments). Heureusement, Adjani est vraiment en forme. Elle se brise, explose, craque, s’ouvre, passant de la tendresse au désespoir (face à la communication rompue entre la République et ses enfants), à la rage face à la désinvolture de Mouss. Elle est même drôle parfois, quand elle imite ses élèves ou décline une invitation à se faire enculer. Une vraie performance humaine qui culmine avec la révélation finale, témoignage d’un vrai malaise de la société française.
Moi qui suis souvent très critique à propos des films sur la « banlieue », Adjani a réussi à m’embarquer dans son propos, me renvoyant peut être à des situations entendues au sein de ma propre famille quant à la difficulté de faire cours ces dernières années. Mieux vaut oublier toute la partie du coté de la police, elle n’est crédible à aucun moment. A part ça, un témoignage plein de défauts certes mais plutôt honnête.

affiche-go-fast-2007-32Go fast (2008) d’Olivier Van Hoofstadt

La France s’essaie de plus en plus aux films de braquage, à grands renforts de scènes plus ou moins réalistes mais au moins spectaculaires, le plus souvent pour le pire. C’est Bibi Naceri au scénario, toujours aussi fasciné par le Milieu qu’il ait ou non dépassé les tours de la cité (j’assume d’ailleurs le fait que je trouve « La mentale » réussi sur pas mal de plans) et toujours aussi inconstant dans ses scripts, même s’ils sont 4 sur le maigre scénario de « Go Fast ». Une sombre histoire de trafiquants de drogue qui butent le meilleur pote d’un super flic qui va s’infiltrer comme chauffeur du dit réseau. Complètement bateau et péniblement crédible (j’adore les flics qui découvrent en 2008 que les mecs en bizness enlèvent leurs batteries et leurs puces quand ils vont à un rdv) mais heureusement sauvé par Rochi Zem, toujours impeccable mais qui a surtout l’air d’être là pour rendre service ou pour payer le financement du petit frère de « Mauvaise foi« . Est-ce utile de préciser que c’est évidemment EuropaCorp qui produit, donc c’est poursuites viriles, grosses cylindrées et belles pépés (Catalina Denis est d’ailleurs sublime). On repassera pour le reste.
Si le film avait continué sur l’ambiance du début du film (bien noire), « Go Fast » aurait pu tirer son épingle du jeu grâce à Rochdy Zem. Finalement, c’est un film d’action médiocre, version film de deuxième partie de soirée le dimanche soir sur TF1 (enfin ça c’était avant qu’il y ait CSI trois soirs sur quatre).

fille-de-monacoLa fille de Monaco (2008) d’Anne Fontaine

C’était un des buzz de l’an dernier, le premier rôle d’Ariane/Louise Bourgoin sur grand écran après quelques saisons de frasques sur le câble et l’explosion à la météo du Grand Journal de Denisot. Tout reposait donc sur la personnalité explosive de la demoiselle, ses courbes de rêve et un extrait provocateur où Louise retire son string et déshabille littéralement du regard un Fabrice Lucchini dépassé par les évènements. Le choix était facile (quoi qu’il y ait d’autres scènes sexy mais surement moins facilement diffusables) mais a eu l’inconvénient de faire un peu oublier le propos et le ton réel du film.
Lucchini campe donc un avocat renommé engagé pour défendre une femme accusée d’un meurtre qu’elle ne nie pas. Son employeur, inquiet de voir l’avocat devenir sujet de menaces de la mafia russe (impliquée dans le procès), lui impose la présence de Rochdy Zem comme garde du corps. Entre les deux hommes, pourtant on ne peut plus opposés (l’un est chétif, complexé, cérébral, l’autre sur de lui, affuté et instinctif), une relation se crée, relation qui sera mise à mal par l’arrivée de Louise Bourgoin, une miss météo ambitieuse, faussement ingénue, manipulatrice et très salope qui jette son dévolu sur Lucchini.
On est loin de la comédie que la promo semblait annoncer. Il y a un malaise permanent qui plane autour de Lucchini qui n’en finit plus de me surprendre. Profondément allergique à ses cabotinages pendant des années, je le trouve de plus en plus convaincant à l’écran, certes toujours dans un rôle de complexé/cérébral homme à femmes plus ou moins malgré lui. Il n’est pas le seul à ne pas trop sortir de son registre (mais tant qu’il assure… et c’est le cas), Zem est une fois de plus un rugueux au grand cœur dont la loyauté vire cette fois à la névrose.  Reste que Louise Bourgoin est difficilement supportable en cagole outrancière. Même si le rôle le demande, elle en fait trop et on frise l’indigestion.
Film assez surprenant quand on s’attend à une comédie et qui laisse une drôle de sensation.

death-race-poster-2Death Race (2008) de Paul W.S. Anderson

Ah, le cas Jason Statham. Il aurait pu entrer dans mon panthéon des bourrins de film d’action à coté de Vin Diesel et Dwayne « The Rock » Johnson (et plus loin Steven Seagal) mais non, Jason s’tatane a choisi la mauvaise voie. Je ne saurais même pas expliquer pourquoi… Peut être parce qu’avec « Le transporteur » il est devenu l’acteur fétiche de tous les jackytuningzechtimitouch et de leurs prothésistes ongulaires. Il avait pourtant pas mal commencer avec les films de Guy Ritchie mais faut croire qu’EuropaCorp en corrompt certains (même si la boite de prod de Besson a aussi produit de bons films).
En tout cas, on se marre bien avec « Death Race ». Du grand n’importe quoi complètement assumé, une sorte de « Running Man » sans fond sous forme de jeux vidéo (les voitures doivent passer sur des cases lumineuses pour obtenir des armes, chaque course est présentée comm un loading et annonce le prochain « Stage », c’est outrancier dans le bourrinage). Du grand n’importe quoi sans intérêt, à mater entre potes en commentant à voix haute au mieux.

  1. aircoba
    15 Mai 2009 à 2:21

    J’ai absolument rien compris à « la fille de Monaco ». J’avais pas vu la bande annonce donc en gros j’y allais sans savoir ce que c’était. Je cherche encore le scénario. Le film m’a laissé une impression de vide complet. Tout grand Lucchini qu’il est, il a même pas réussi à sauver ma séance.

    En film français, j’ai vu « Home » cette année (avec Isabelle Huppert) qui m’a vraiment marqué.

    Et sinon, j’avais matté « la journée de la jupe » sur Arte, et Adjani m’avait scotché. Ça faisait téléfilm avec tous les défauts que ça implique mais tout ça m’a bien plu. Et la dernière scène est vraiment bien.

  2. Proctologue
    15 Mai 2009 à 8:33

    Effectivement, dans « La fille de Monaco » le scénario est assez indigent mais pourtant, je sais pas, y a une ambiance particulière, un flottement malsain, un mal être qui m’ont pas complètement déplu. Après, oui c’est somme toute assez mauvais mais pour une fois, j’aime bien Lucchini.
    Hupert, elle a tendance à me sortir par les trous de nez même s’il y a des rôles où elle m’a vraiment marqué (comme dans « La pianiste » de Haneke, paie ton film de névrosé)… Si je tombe sur « Home » j’y jetterai un œil.
    Et pareil pour « La journée de la jupe », j’en parlais à ma mère qui est prof en collège, c’est certes hyper condensé mais ça n’en est malheureusement pas moins vrai (et elle a justement un collègue dans une situation assez proche de la révélation finale d’ailleurs).

  3. Proctologue
    15 Mai 2009 à 8:37

    Putain c’est abusément mal écrit ce billet…

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